La dette non remboursable de la France mène au contrôle des nations
Sommaire
L'architecte de l'euro
Le 17 octobre 1996, dans le journal Le monde monsieur Hans Tietmeyer alors président de la Bundesbank déclarait « aujourd'hui l'enjeu est de créer les conditions favorables à une croissance durable et à la confiance des investisseurs : il faut donc contrôler les budgets publics, baisser le niveau des taxes et impôts jusqu'à leur donner un niveau supportable à long terme ».
TRADUCTION : Il faut enterrer l'Etat social, ses politiques sociales et culturelles, réformer l'Etat providence et son système dispendieux de protection sociale, démanteler les rigidités sur le marché du travail entre autres choses pour rassurer les investisseurs tout en évitant la défiance ou le désespoir des travailleurs.
« De sorte qu'une nouvelle phase de croissance ne sera atteinte que si nous faisons un effort de flexibilité sur le marché du travail ».
TRADUCTION : il faut abandonner les acquis sociaux pour éviter d'anéantir la confiance des investisseurs. Il faut choisir entre la confiance du peuple et celle des marchés. La politique qui vise à garder la confiance des marchés perd la confiance du peuple ! Il faut apprécier le « nous » !
L'endettement de la France
Exprimée en milliards
Nom du président | Dette au départ | Dette finale | Différence |
Mitterrand | 110 | 550 | 440 |
Chirac | 550 | 1200 | 650 |
Sarkozy | 1200 | 1800 | 600 |
Hollande | 1800 | 2300 | 500 |
Macron | 2300 | 3000 | 700 |
La nature de l'endettement public
L'endettement public désigne l'accumulation des dettes contractées par un État pour financer ses activités et ses investissements. Cette pratique, souvent perçue comme un moyen de stimuler la croissance économique, peut également être assimilée à une double-edged sword, où les bénéfices immédiats côtoient des conséquences à long terme potentiellement désastreuses. En période de crise, par exemple, les gouvernements sont tentés de recourir à l'emprunt pour rassurer les marchés et maintenir les services publics. Cependant, cette stratégie débouche sur un cercle vicieux, où l'augmentation des dettes entraîne une hausse des intérêts à payer, réduisant ainsi les marges de manœuvre budgétaires. Les États doivent jongler entre les besoins d'investissement et la nécessité de maintenir la confiance des créanciers, posant la question de l'équilibre entre développement économique et endettement responsable.
Conséquences économiques
à court terme
À court terme, l'endettement public peut sembler bénéfique, permettant aux gouvernements de financer des projets d'infrastructure, d'éducation ou de santé.
à long terme
À long terme, ces choix engendrent des effets calamiteux. Par exemple, lorsque la dette publique atteint des niveaux élevés, les gouvernements se voient contraints de réduire leurs dépenses, ce qui peut nuire à la croissance économique.
Une limite à 90% du PIB
Une étude de l'OCDE a révélé qu'un ratio de dette publique supérieur à 90 % du PIB entrave sérieusement la croissance d'un pays. Cette contrainte devient particulièrement évidente lors de périodes de crise économique, où les gouvernements doivent faire face à des choix difficiles, souvent en sacrifiant des secteurs cruciaux pour satisfaire les exigences des créanciers. Ainsi, l'endettement devient un poison qui étouffe la croissance au lieu de nourrir le développement.
L'impact sur la souveraineté nationale
Les pays endettés se trouvent souvent en position de vulnérabilité, notamment face à leurs créanciers. Cette dynamique crée une dépendance où les décisions économiques et politiques sont influencées, voire dictées, par ceux qui détiennent les dettes. Par exemple, lors de la crise de la dette en Grèce, le pays a été contraint d'accepter des mesures d'austérité draconiennes en échange des plans de sauvetage de l'Union européenne et du FMI. Ces mesures ont non seulement plombé l'économie grecque, mais ont également suscité des questions sur la perte de souveraineté nationale. En effet, la capacité d'un pays à déterminer ses propres politiques économiques et sociales est sérieusement compromise lorsqu'il doit se plier aux conditions imposées par ses créanciers. Ainsi, l'endettement public ne se limite pas à des chiffres dans un bilan, mais représente une véritable menace pour l'autonomie d'une nation.
Conséquences sociales des politiques d'austérité
Les conséquences des politiques d'austérité dépassent le simple cadre économique et touchent profondément le quotidien des citoyens. Par exemple, après l'implémentation des mesures d'austérité en Grèce, le taux de chômage a grimpé à des niveaux alarmants, atteignant près de 27 % en 2013. Parallèlement, les coupes dans les services publics ont conduit à une détérioration des soins de santé et des infrastructures.
La crise a engendré non seulement des souffrances économiques, mais aussi une montée de la pauvreté et des inégalités. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la population vivant sous le seuil de pauvreté est passée de 28 % en 2009 à 36 % en 2016.
Ainsi, les programmes d'austérité ne se contentent pas de réduire les déficits ; ils bouleversent la vie des gens, transformant des sociétés entières en territoires de lutte pour la survie.
La réaction des citoyens face à l'austérité
Face à ces impositions souvent perçues comme des diktats extérieurs, la réponse des citoyens a été marquée par des mouvements sociaux et des manifestations. Des millions de Grecs sont descendus dans la rue pour s'opposer aux coupes budgétaires et à la privatisation des biens publics. Ces manifestations, symbolisées par des slogans comme "L'austérité tue", illustrent une résistance face à la perte de souveraineté.
En parallèle, ces mouvements ont révélé un désir profond de retrouver le contrôle sur les politiques nationales. Les conséquences des mesures d’austérité ont alimenté un sentiment croissant de méfiance envers les institutions, tant nationales qu'internationales. En ce sens, la lutte contre l'austérité s'est transformée en un combat pour la dignité, l'identité et la souveraineté d’une nation face à des créanciers perçus comme des oppresseurs.
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